Le temps qui passe
Figurez le temps
/ Références :1_ Le temps représenté ou la fuite du temps : La vanité Au début du XVIIe siècle, apparaissent des peintures d’un genre nouveau, les Vanités . Ce terme est le substantif correspondant à l’adjectif vain, qualifiant ce qui est vide, illusoire. Ce sont des tableaux classés dans le genre de la nature morte, où figurent un ensemble d’emblèmes et d’objets dont la possession paraît vaine, futile, dérisoire. Un premier groupe représente l’inutilité des biens terrestres, attributs du savoir et du plaisir (livres, instruments scientifiques, objets d’art, vin, mets) et la représentation du pouvoir et de l’argent (pièces d’or, armes, bijoux, couronnes et sceptres) Le deuxième groupe d’objets symbolise l’écoulement du temps (le sablier, l’horloge, la bougie, la clepsydre) et le caractère fragile, transitoire et éphémère de l’existence (bulles de savons, fleurs, insectes, coquillages). Toutes ces richesses, créations naturelles, humaines, accumulations de biens, représentées avec précision et raffinement, auxquelles nous devrons renoncer, entourent un crâne, symbole de notre finitude. On retrouve fréquemment dans les Vanités les mots célèbres issus de l’Ecclésiaste (1.2) : » Vanitas Vanitatum et omnia Vanitas « , « Vanité des vanités, tout est vanité ». Ces mots apparaissent souvent dans les tableaux sous forme d’inscriptions sur un phylactère ou un billet. On remplace parfois le terme de Vanité par la locution latine Memento mori (souviens-toi que tu vas mourir). Description et analyse de l’oeuvre : La mise en scène est sobre, aucun détail ornemental ne vient perturber la méditation. Un fond noir oblige à détailler les trois objets posés sur un même plan : une plaque de pierre calcaire. Dans une rigoureuse symétrie trois états sont représentés : le végétal (la tulipe), l’animal (le crâne) et le minéral (le sable et le verre). Description et analyse de l’oeuvre : La mosaïque est incrustée dans le sol du triclinium d’été d’une maison à Pompéi (salle de réception ou salle à manger d’une domus, comportant une table et des lits de banquets). Elle dépeint de manière allégorique et symbolique le caractère éphémère de la vie et de la mort imminente. Elle évoque l’ironie de la mort, indifférente à la condition de ceux qu’elle fauche. Le point culminant de la scène est au niveau du fil à plomb (outil utilisé par les charpentier pour contrôler le nivellement des constructions. L’axe du fil à plomb est sur la mort (le crâne), sous lequel se trouve un papillon (l’âme) en équilibre sur une roue (la fortune). Sous les bras du niveau, opposés et parfaitement équilibrés, sont les symboles de la pauvreté (bâton du mendiant, haillons, besace du miséreux ) à droite et de la richesse à gauche (sceptre, manteau de pourpre des puissants ). Quelle que soit la condition des hommes, tous sont mortels. 2_ Le temps de lecture / le temps du spectateur : Les retables ou polyptiques Le retable (du latin retro tabula altaris : en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés et/ou peints en arrière de la table d’autel d’un édifice religieux (église, chapelle). Il est fréquent qu’un retable se compose de plusieurs volets, deux pour un diptyque, trois pour un triptyque voire davantage pour un polyptyque. 3_ Le temps du faire Avant l’invention des tubes de zinc, chaque artiste, aidé d’élèves, réalisait lui-même ses mélanges de pigments, liants, diluants, additifs pour fabriquer ses peintures à l’huile ou à l’œuf, ou détrempe, ou tempera, ou encaustique … 4_ L’ œuvre en plusieurs temps : L’impressionnisme Des instants, des moments de vie quotidienne captés et peints …
Le terme impressionnisme a été donné par un critique d’art, Louis Leroy, qui évoquait alors la toile de Claude Monet dans un article pour le magazine Charivari en 1874 : Impression, Soleil Levant (huile sur toile, 1872) en déclarant dans un article : « Impression, soleil levant de Claude Monet “Impression, j’en étais sûr Je me disais aussi, puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là- dedans… ». L’impressionnisme est considéré comme une rupture esthétique qui inaugure la « modernité ». Il affirme une certaine volonté « anti-classique » (la grande peinture d’histoire…). Ce que les peintres veulent montrer dans leurs œuvres c’est une vision immédiate qui s’inscrit dans le présent, des moments de vie capturés sur le vif sans tenir compte de l’héritage du passé et de ses traditions. > Auguste Renoir (1841-1919)> Claude Monet (1840-1926)Monet peint plusieurs toiles consécutives sur un même sujet.Ces séries constituent une recherche sur le rendu de la lumière, des couleurs et leur transformation permanente. Elles traduisent une certaine fugacité du temps, toutes ensemble ces toiles traduisent à la fois la temporalité, d’une ou plusieurs journées mais aussi le temps passé à élaborer l’œuvre elle-même par Monet. Claude Monet peut être considéré comme le 1er peintre de série. Monet commence la série des cathédrales où il reprendra toujours le même motif en se déplaçant progressivement sur la droite, vers la Seine. Il étudie les variations de la lumière sur la façade au fil des heures, par tous les temps. Ce qui intéresse Monet dans ce sujet ce n’est pas l’architecture mais les jeux d’ombres et de lumière sur la « peau » de la façade qui n’est qu’un support pour une étude des variations atmosphériques et des couleurs. Cette série ne prend tout son sens lorsque toutes les œuvres sont exposées ensemble. 5_ Le Futurisme Italien : le temps du mouvement Les artistes font l’apologie de la machine et de la vitesse. Vers 1909-10, la modernité grandissante à travers le mouvement, la vitesse, le dynamisme, le machinisme, ne va cesser de croître dans toutes les capitales occidentales. En effet, les progrès de la technique (l’automobile, le train, l’avion), l’essor de l’industrie et des sciences, ainsi que l’évolution de la photographie vont jouer un rôle important et vont fasciner certains artistes. Les artistes du Futurisme italien par exemple, grandement influencées par ces progrès, vont alors prendre pour sujet de leurs œuvres le temps et le mouvement.Ils sont influencés par la recherche photographique des années 1880 : celle d’Eadweard Muybridge (chronophotographie) et d’Etienne-Jules Marey, physiologistes, qui font des recherches sur la physiologie des corps en mouvement. > Giacomo BALLA (1871-1958)6_ Temps de production réduit : Série et travail à la chaîne 7_ Étirer du temps > Douglas GORDON (1966-…)En 1993, l’artiste propose une relecture de Psychose, chef-d’oeuvre d’Alfred Hitchcock en étirant les 1h49 initiales en un spectacle ralenti. la projection du film modifié s’étendant alors sur 24h (2 images par seconde au lieu de 24). l’artiste crée une dilatation du temps où chaque geste, chaque clignement d’œil, chaque déplacement remplit l’écran d’une sorte d’éternité. 8_ Le temps présenté : il est l’œuvre > Opalka Roman (1931-2011)9_ Le temps visible par la transformation de l’oeuvre> Blazy Michel (1966-…)/ Définitions :_ Allégorie : C’est l’ expression d’une idée abstraite par la représentation d’un être animé, le plus souvent un personnage. Celui-ci peut être complété par des attributs symboliques. On peut citer par exemple : La mort > une faucheuse / L’amour > Cupidon / La République > Marianne. / Notions abordées :Nature morte / Vanités / Allégorie / Polyptyque / Narration / Série / |