> Peut-on faire l’expérience de l’invisible ?
> Comment mobiliser les sens du spectateur pour percevoir l’invisible ?
Proposez une production plastique qui répond à ce questionnement.
/Références :
_ Pénonne (1947 – …)
L’arbre dans sa 22ème année, 1970
Pénonne enlevé aux arbres leurs cernes de croissance, anneau par anneau, jusqu’à atteindre leur cœur.
_ Whiteread Rachel (1963 – …)
House, 1993
Cette œuvre est une réplique grandeur nature de l’intérieur d’une maison victorienne, inaugurée dans le quartier East London, elle sera exposée onze semaine puis détruite sous l’ordre du conseil local, ce dernier qualifiant l’œuvre de « monstruosité ».
_ Marcel Duchamp (1887 – 1968)
Air de Paris (50cc de Paris), 1919 / 1964, Verre, 14,5 x 8,5 x 8,5 cm.
L’artiste emprisonne l’air de Paris dans une fiole.
/Notion :
Visible, Invisible, …
/Autres références ( suite aux travaux des élèves ) :
_Kader Attia (1970 – )
Ghost, 2007, Feuilles d’aluminium compressées
Ensemble de 102 sculptures réalisées par superposition de nombreuses couches de feuilles d’aluminium. Chaque pièce est moulée sur le corps d’une femme agenouillée en position de prière. Ces sculptures, alignées et disposées au sol, toutes dans la même direction, sont visibles de face et de dos.
_Michel Blazy
Mur de poils de carotte, 2000
Mode d’emploi, ingrédients : purée de carottes,
Purée de pommes de terre, eau, CD Rom documentaire
Dimensions variables
Frac Midi-Pyrénées, les Abattoirs, Toulouse
Inv. : 2001.2.22
Sur les murs d’une salle du musée, une étrange substance d’un orange marbré s’est emparée des cimaises. L’odeur, âcre et chaude, renseigne avant même le regard : la moisissure s’étend en pompons blancs duveteux, en tâches verdâtres explorant tout le camaïeu de la décomposition.
L’œuvre de Michel Blazy est en réalité une petite recette. Pour la réaliser, l’artiste n’intervient pas, il délègue la réalisation aux agents du musée, et son évolution relève du seul hasard, du « laisser-faire » Duchampien. Ce que le musée achète, c’est un protocole, qu’un petit classeur expose en quelques croquis. Une purée de carotte décongelée est mélangée à des flocons de purée de pomme de terre, et la mixture est posée comme un enduit sur le nombre de murs souhaités.
Ce Mur de poils de carotte est en tout point de vue une expérience physique, non seulement dans la mobilisation d’une lecture sensorielle, mais aussi dans l’engagement nécessaire du spectateur. Etant donné que l’évolution de la matière est au cœur du principe de l’œuvre, la durée est nécessaire à la captation des mutations qui s’y opèrent. C’est une durée qui s’étend sur tout le temps de l’exposition, mais les changements sont imperceptibles en une seule approche, tant ils adviennent à une vitesse fondamentalement plus lente que celle de l’homme.
« Mes installations enregistrent d’une manière ou d’une autre ce qui leur arrive ; le temps qui passe et le reste. […] Ce qui m’intéresse, c’est de mettre le collectionneur ou le regardeur devant une échelle de temps différente de la sienne ».
La compréhension de l’œuvre suppose différents passages, différentes observations espacées dans le temps pour constater la morphogénèse en cours. Un engagement physique est donc attendu de la part du spectateur pour pouvoir expérimenter pleinement le passage du temps qui ride petit à petit le mur de carotte, et pour pouvoir se placer face à une temporalité différente de celle de son existence, au mouvement plus lent, mais au dénouement plus rapide. (CF. Abattoirs de Toulouse)
_Nigel Stanford
Artiste qui mélange la Science et la musique. Il nous montre comment les ondes sonores agissent sur la matière physique et génèrent des motifs variés.
Le clip « CYMATICS : Science Vs Music »
/Compétences travaillées :
> EP1 : Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu
> EP2 : Réaliser une production qui questionne l’expérience sensible du spectateur
> P1 : Organiser mon travail dans la préparation d’un projet (liste de matériaux, outils, croquis préparatoires).
> A1 : Décrire et interroger à l’aide d’un vocabulaire spécifique sa productions plastiques